Proposition d’amendement, SUPPRIMER : les lignes 44 à 50 et les lignes 1 à 9. REMPLACER par : « Nous nous nommons Parti communiste français ; le communisme est le fondement de notre existence. Mais qu’entendons-nous par « communisme » ? Longtemps, à partir de la révolution d’Octobre 1917, nous avons pris ce qui se nommait le « socialisme » en Union soviétique comme modèle universel de société abolissant le capitalisme. La société communiste était considérée comme un objectif lointain. Ses conditions, surtout matérielles, étaient censées être préparées par « l’étape » du socialisme, un régime obéissant à des critères précis dont l’objectif était de faire mieux que le capitalisme en matière économique et sociale sous la direction d’un Parti-État contrôlant toute la société, jusqu’à l’intimité des individus. Au-delà de l’horreur que fut le système stalinien, et avant l’effondrement de l’URSS en 1991, nous nous sommes progressivement émancipés de ce modèle à partir des années 1970. Nous avons renoncé à la doctrine qui le légitimait, le marxisme-léninisme. Nous avons compris que les moyens devaient nécessairement s’accorder aux fins, que l’alternative au capitalisme n’est pas l’étatisme, l’autoritarisme, le nivellement et le productivisme, mais : « L’association où le libre développement de chacun devient la condition du libre développement de tous », et non l’inverse (Manifeste du parti communiste) Nous avons fait et nous faisons de la démocratie, de la liberté, le but et le moyen de notre combat révolutionnaire. Nous ne nous reconnaissons donc dans aucun régime de parti unique, de contraintes, de surveillance, de privilèges. Surtout, nous travaillons et continuons à travailler à ce que le communisme ne soit pas une simple référence ou un supplément d’âme, mais qu’il puise son sens dans les réalités contemporaines, qu’il soit la source d’inspiration de nos analyses et de nos actions. Aujourd’hui, les immenses aspirations écologiques, sociales, féministes, antiracistes, internationalistes décrites plus haut ébranlent toutes les dominations ; la conscience tend à devenir universelle à tel point que l’humanité est confrontée à des défis vertigineux, tels la pauvreté et les inégalités, la paix, les pandémies, la vie sur Terre, le sort des générations futures ; le modèle de l’individu seul contre tous dans une société violente et fractionnée est battu en brèche par l’aspiration à l’autonomie personnelle, à la liberté et à l’égalité dans un monde du commun. Le communisme vise à donner force politique à ces exigences émancipatrices qui travaillent le réel pour en faire les éléments déterminants de sa transformation. Comme l’écrivait Marx, il ne s’agit pas « d’introduire des utopies toutes faites », mais de « libérer les éléments de la société nouvelle que porte dans ses flancs la vieille société bourgeoise ». C’est dans le combat pour déployer tous les potentiels émancipateurs présents et naissant dans le réel verrouillé par le capitalisme, par tous les modes de domination et d’aliénation, que peuvent être anticipés les grands traits d’une société communiste. » COMMENTAIRE de l’emploi du terme « communisme » dans le texte de base commune Les nom « communisme » et l’adjectif « communiste » se rencontrent à de nombreuses reprises dans le texte. Ainsi, l’affirmation que jamais le projet communiste n'a été d’une telle actualité est répétée plusieurs fois dans le préambule. Le premier chapitre de la 2e partie s’intitule « Le besoin de communisme pour relever les défis collectifs de l’humanité » et la 4e « L’actualité brûlante du projet communiste ». Il est évident que, face à cette notion, nous ne nous trouvons pas devant une page blanche ! Nous y sommes confrontés depuis que notre parti se nomme Parti communiste français. Et pas seulement nous, puisque le mot « communisme » a profondément marqué l’histoire du 20e siècle et continue d’être abondamment employé dans l’actualité internationale. Notre réflexion à ce propos a beaucoup évolué et s’est même radicalement transformée ; par ailleurs, tout le monde, autour de nous, se fait une idée de ce que signifie ou évoque « le communisme ». Pour un congrès du PCF, il paraît indispensable de se situer vis-à-vis de cette évolution de notre réflexion, comme de l’opinion de nos contemporains, sur une notion définie justement dans le texte comme à la fois fondamentale et existentielle, puisque, est-il écrit, « cette perspective fonde l’existence » de notre parti ».